
En Birmanie, un mois après le coup d’Etat perpétré par les forces armées et alors que la population manifeste pacifiquement pour demander le retour de la démocratie, l’armée répond par une répression meurtrière.
Dimanche 28 février, le Myanmar a connu une journée meurtrière. L’armée birmane a utilisé des balles réelles ainsi que des canons à eau, du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes contre les manifestants pro-démocratie, pourtant dans une démarche pacifique.
On déplore la mort d’au moins 18 personnes ce weekend à travers le pays et une trentaine de blessés rapporte France 24.
Phil Robertons, directeur adjoint pour l’Asie à Human Rights Watch, s’est confié à CBN News et dénonce une utilisation de la force meurtrière « scandaleuse » et « inacceptable ».
« L’escalade manifeste des forces de sécurité birmanes dans l’utilisation de la force meurtrière dans plusieurs villes du pays en réponse à des manifestants anti-coup d’État pour la plupart pacifiques est scandaleuse et inacceptable. »
Le Dr Sasa, ancien membre du parlement civil du Myanmar, aujourd’hui dissous, s’est également entretenu avec CBN News, il affirme que les forces armées sont actuellement « comme un groupe terroriste ». Il souhaite que « le monde entier » comprenne « la nature du régime illégal de ces dictateurs »
« Ce sont des terroristes au sein de l’État. Des terroristes parrainés par l’État. Ils terrorisent le peuple du Myanmar. C’est très, très simple. »
Selon lui, l’armée du Myanmar s’est aujourd’hui retournée contre son propre peuple.
« C’est très triste, ils ont déclaré la guerre au peuple du Myanmar de manière très agressive. »
En plus des morts et des blessés, de nombreuses arrestations ont eu lieu. Ravina Shamdasani du Bureau des droits de l’homme de l’ONU rapporte avoir documenté « au moins 1 000 arrestations de personnes arbitrairement détenues ».
Malgré l’augmentation de la violence et les arrestations, les dizaines de milliers de manifestants sont toujours décidés à voir les militaires démissionner et la démocratie rétablie. Lors de son entretien avec CBN News, le Dr Sasa a demandé à ce que les chrétiens du monde entier prient pour son pays.
« J’apprécierais vraiment que nos frères et sœurs du monde entier prient pour mon pays en cette période de troubles. »
Il ajoute que dans une journée « si vous pouvez donner au moins deux minutes pour prier pour nous, je crois que nous verrons le miraculeux que nous n’avons jamais vu auparavant, à savoir la liberté du peuple du Myanmar et une société démocratique ».
Camille Westphal Perrier
Crédit image : Robert Bociaga Olk Bon / Shutterstock.com
Article initialement publié en mars 2021.